“ AU PRINTEMPS ”

Les coulisses du Printemps : des souterrains aux coupoles le 10 mai 2022

   RDV Au Printemps, magasin de l’Homme par une chaleur estivale pour découvrir la terrasse au 8ème étage avec vue panoramique à couper le souffle sur la Capitale, un bonheur pour les photographes.

   De la « Place du Marché » avec ses restaurants, nous empruntons un passage privé pour accéder à cet espace unique.

   Notre guide nous fait l’introduction historique de ce Grand Magasin, construit sous le Second Empire, suite à la transformation profonde de Paris grâce à la volonté de Napoléon III et du Baron Haussmann.

  

girouette surmontée du caducée d’ Hermès Dieu du Commerce

   La création des passages couverts a marqué une époque avec la mise en valeur des articles de luxe et des nouveautés de la mode. Le commerce prendra un nouvel essor avec l’apparition des Grands Magasins.

   La construction de l’immeuble « Au Printemps » bien qu’excentré par rapport au cœur de Paris, a des atouts incomparables pour le développement du commerce.

   La gare Saint Lazare est à 2 pas, idéal pour la riche bourgeoisie de la Côte Normande, l’Opéra est également un lieu hautement culturel pour une société privilégiée, et la proximité de l’Eglise de la Madeleine est importante pour la communauté catholique.

   Jules Jaluzot (chef du prestigieux rayon de soieries au Bon Marché - 1er Grand Magasin Parisien) fait une rencontre déterminante qui va changer profondément la trajectoire de sa vie. En effet, Augustine Figeac par son mariage en 1864 va lui donner les moyens financiers pour l’achat du terrain et le fonds de commerce.

    Très rapidement sa devise : « Au Printemps tout est nouveau » va apporter un flux important de curieux et de clients.

   1865 : Inauguration du magasin vêtements & accessoires de mode

   1866 : Jules Jaluzot lance le concept des Soldes

   1878 : Un rayon Homme va se focaliser sur la clientèle masculine

    En utilisant l’escalator nous admirons la coupole inversée, l’originalité est dans le choix des matériaux pour obtenir ce puits de lumière.

      

   Arrêt sur la passerelle entre le magasin de l’Homme et le magasin Beauté, Maison et Enfant.

   La façade, avec du verre dichroïque, donne des reflets de toute beauté selon la lumière du jour sur la rue de Provence. Ceci nous permet de voir l’enfilade des 4 magasins (dont le Citadium et le siège du Printemps).

    Quelques chiffres : 100 000 m² de surface (53 000 m² pour la vente dont 1000m² pour les parfums - 3000 m² pour la Beauté) 2 500 salariés du Groupe Printemps Parisien, et 2 500 salariés sur les stands des différentes marques prestigieuses.

    Les investisseurs sont au Qatar, ce qui explique la stratégie commerciale vers un tourisme de luxe.

    Le Printemps est également bien implanté en France (19 magasins en régions).

   Augustine Figeac meurt en 1882, Jules Jaluzot a l’idée géniale de faire appel à l’actionnariat des employés du magasin, et de sa riche clientèle féminine pour trouver les fonds nécessaires à la reconstruction.

    De nouvelles techniques (métal et verre) vont permettre un agrandissement du magasin initial. Le magasin sera également électrifié grâce à une machinerie installée dans le magasin (haut lieu de curiosité pour l’époque) l’ampoule de Thomas Edison vient d’être brevetée en 1879.

    Des ascenseurs hydrauliques sont installés en 1874, suite à l’innovation de Charles & Norton OTIS à l’Exposition Universelle de 1867.

    Dès 1924, nous voyons apparaître l’escalier mécanique, ainsi que la création d’un évènement en janvier la « Saison du Blanc ».

    Le concept des vitrines animées pour Noël est également un coup de génie pour amener les badauds vers son magasin.

    La date de construction MDCCCLXV est inscrite sur le fronton ainsi que l’entrelacement des 2 J de : Jules Jaluzot.

    Les 4 saisons sont représentées par des statues de femmes : Automne, Eté, Printemps, Hiver.

   Le message « Renouveau du Printemps » est présent par des motifs floraux et aujourd’hui la décoration florale en façade avec la lettre P de Printemps (vert et un cœur symbolisé).

    

   Nous descendons ensuite dans le dédale des souterrains reliant les magasins.Nous progressons sous les rues et apercevons des portes fermées avec différentes inscriptions : réserves, atelier miroitier, atelier serrurerie, des artisans travaillent dans les coulisses pour la présentation des articles sur les stands de vente.

   

   La rotonde Caumartin avec le rappel des anciennes publicités collées sur une colonne Morris nous donne accès à un escalier d’honneur, tout en marbre, suivi d’un escalier flottant pour accéder aux 2 coupoles. Au sol des mosaïques avec le symbole du panier fleuri sont les témoins du savoir-faire des artistes comme : Giandomenico Facchina (réalisation de l’enseigne Au Printemps) ainsi que des mosaïques à l’Opéra Garnier, Musée Carnavalet, Galerie Vivienne à Paris….

   La coupole est d’une beauté éblouissante par une restauration récente en 1972. Les 3180 vitraux avec les couleurs (bleu, vert, rose, jaune) ont retrouvé le lustre d’antan, le résultat est du plus bel effet avec la lumière zénithale.

      

   La seconde coupole a eu moins de chance. Un incendie dans l’entrepôt de stockage a fait partir en fumée ce témoignage de l’Art Nouveau issu de la Révolution Industrielle.

   Nous terminons notre visite sur la terrasse, et un dernier regard sur les immeubles et monuments parisiens. Ce haut lieu du commerce très calme par l’absence des touristes nous a donné l’opportunité de voir un luxe inouï dans la présentation des articles et le design des stands de présentation des marques.

Photos Claude & Mario - Texte : Claude