La Monnaie de PARIS

26 janvier 2018

Rendez- vous est pris à 2 pas de la Seine en crue, opportunité de réaliser des photos surprenantes.

            

Notre groupe est important avec 30 personnes, nous avons la chance d’avoir deux conférencières très professionnelles dans la présentation de ce palais d’architecture néoclassique (architecte Jacques Denis Antoine) ; cet imposant établissement public est une manufacture depuis 1775, elle a été complètement rénovée depuis 2017 pour recevoir le public.

Sous le règne de Louis XV, le pouvoir royal décide de battre monnaie.

Cet établissement à caractère industriel et commercial exerce la mission régalienne de la frappe des pièces commémoratives et des médailles.

Depuis 1973 à Pessac l’état a une usine pour la fabrication de la monnaie en circulation dans notre économie et cela grâce à un système performant et ultra sécurisé.

Le parcours de la visite est divisé en 10 salles, chacune avec un thème bien particulier.

Dans l’espace N°1 : présentation des métaux, cuivre, malachite (oxydation verte) pour la réalisation des petites pièces 1 cent, 2 cents, 5 cents d’euro

          

Vitrine avec le fer pour la réalisation des outillages et des matrices en acier.

Le bronze avec les découpes des flans (rondelles)

          

Vitrine d’Argent / avec présentation d’un tétradrachme « à la chouette » datant de la Grèce antique avec la figure d’Athéna.

Vitrine avec l’or « roi des métaux « inaltérable

Pièce de crésus (créséide) trouvée dans le royaume de Lydie avec la marque d’autorité symbolisée par le combat d’un taureau et d’un lion (VI siècle avant notre ère)

L’espace N°2 nous entraine dans le monde scientifique avec un trébuchet balance de précision pour vérifier le poids de la pièce (monnaie sonnante et trébuchante)

Dans l’espace N°3 nous trouvons le tour à réduire.Partant d’un modèle la machine va réduire la taille pour obtenir une médaille.

Le dessin de Dali nous sert d’exemple, une fraise en carbone de tungstène va permettre de graver la matrice en creux. Pour illustrer ce jeu de changement d’échelle, un pantographe avec le mécanisme des articulations et bras du système réalise 2 dessins identiques mais de taille différente.

          

Un autre poste de travail donne un aperçu sur les outils de l’artisan graveur, la précision de la taille directe fait notre admiration, il suffit de regarder la finesse du magnifique portrait de Louis XIV.

          

Certains d’entre nous ont testé la frappe au marteau ; le résultat obtenu n’était est pas toujours d’une précision absolue.

Avec l’usage du balancier (utilisé jusqu’en 2002) la frappe sera plus régulière et la cadence de production sera également plus conséquente.

        

L’évolution technologique aidant nous nous retrouvons devant une presse et nous assistons au chargement de flans par des techniciens pour la réalisation de médailles.

             

Dans cet espace la statue avec la roue de la fortune ainsi que la corne d’abondance nous plongent dans l’histoire hautement symbolique du pouvoir du roi battant monnaie.

La pièce de 2 € est composée d’un insert et d’une couronne (nordic gold : alliage de cuivre, zinc aluminium) et cupro-nickel. La guide nous explique en détail le processus d’assemblage.

Pour la réalisation de la tranche, la frappe à la presse avec virole brisée offre la réponse au problème de l’écrasement de la pièce par la technique ancienne de la frappe au marteau

          

La pièce de 1€ 2002 a sur son revers avec les initiales LL du nom du graveur Luc Luycx, sur son autre face (droit), l’arbre et hexagone sont les symboles du rayonnement culturel de la France.

La marque d’autorité apparait sous la forme d’une corne d’abondance.

Nous pénétrons dans une salle avec un tableau montrant Jean Warin et Louis XIV enfant.

Ce technicien hors pair va être à l’origine de la passion de Louis XIV pour les pièces de monnaie, support extraordinaire pour diffuser à travers le royaume son effigie et les faits marquants de son règne.

          

La dernière salle est également un trésor avec le trésor de Huê « un butin de guerre » En 1885 la France met sous tutelle l’empire Annam après la prise du palais et de la citadelle de Huê (14 630 kilos d’argent, 1335 kilos d’or).

Plus près de notre époque le trésor de la rue Mouffetard découvert par des maçons en 1938 lors de la démolition d’un vieil immeuble parisien ayant appartenu à l’écuyer Louis Nivelle ; est de 3556 pièces représentant Louis XV avec les 2 blasons de l’ancien régime.

Rechercher les 84 descendants n’a pas été un exercice facile pour les hommes de loi.

                

Les yeux éblouis par tant de trésors nous finissons notre parcours dans la boutique de la Monnaie de Paris pour un dernier regard sur des pièces de monnaie et des médailles de toute beauté.

La rénovation architecturale et la scénographie sont remarquables et méritent d’autres visites.

Nous aurons un oeil plus exercé pour déceler le travail du graveur sur nos euros !!.

             

Photos et texte : Claude Coric / Jean- Pierre Hariot /Jean Ragot