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Catégorie voyageSortie Ile de France

UNE JOURNÉE à COMPIÈGNE

Jeudi 21 Avril

     Reconstruit par Louis XV et aménagé par Louis XVI, réaménagé par Napoléon 1er (après la Révolution) et restauré par Napoléon III, le château de Compiègne, de forme triangulaire, fut un haut lieu de la vie de cour et d’exercice du pouvoir. L’originalité et la beauté (malgré sa sévérité) du plus grand château néo-classique français, la qualité des décors intérieurs, des tapisseries et du mobilier constituent un ensemble unique, un lieu historique, qui à côté de Versailles et de Fontainebleau, est l’une des trois plus importantes résidences royales et impériales françaises.

     Le Palais de Compiègne a connu son heure de gloire grâce à Napoléon III. Sous le Second Empire, le château de Compiègne va devenir un lieu de villégiature privilégié pour la cour impériale. C'est en 1856 que commence ce que l'on appellera par la suite "les Séries de Compiègne". Désormais, sauf en 1860 et 1867, la cour viendra passer de trois à six semaines à Compiègne. Les invités des souverains sont conviés par "séries". Chaque série dure une semaine et comporte une centaine d'invités qui sont logés au château

     Les appartements historiques comprenant l'appartement de l'Empereur, celui de l'Impératrice Eugénie, mais aussi celui du Roi de Rome et enfin l'appartement dit « Double de Prince », aménagé sous l'Empire pour l'accueil d'un couple princier, en visite, sont tous situés au 1er étage, et donnent de plain-pied sur la terrasse. Femme, mère et impératrice, Eugénie de Montijo avait « la religion des souvenirs ». Tout au long de sa vie, elle a conservé des objets témoins des heures glorieuses du Second Empire comme des pages sombres de sa vie en exil. Ils racontent aujourd’hui l’histoire d’une femme dont le caractère original et le destin ne vous laisseront pas indifférents.

     Lors de la visite nous sommes entrés, dans l’intimité de l’Impératrice Eugénie

     Dans ses appartements, on trouve tous ses souvenirs : le corsage et les chaussures portés à son mariage en 1853, une mèche de ses cheveux, et un très beau portrait photographique fait en 1856 par Gustave Le Gray.et même le calcul vésical de l’Empereur Napoléon III (un gros caillou).

         

     Le musée de l’Impératrice Eugénie était fermé depuis 2015. Il est situé au 3ème étage du château de Compiègne. Il a rouvert ses portes, entièrement restauré et repensé, le 16 mars 2022.

      Cette collection unique en son genre, initiée par le docteur Ferrand et donnée à la Ville de Compiègne en 1951, rassemble des témoignages du quotidien de la      famille impériale, de la naissance de l’Empire à l’exil en Angleterre après 1870 (naissance de la IIIème République le 4 septembre 1870).

Ce musée est rempli d’une atmosphère d’intimité que notre guide, passionnée, a bien su nous transmettre pour notre plus grand plaisir.

     De par sa qualité de résidence d'automne de la cour impériale,le château de Compiègne s'imposait pour accueillir le musée du Second Empire.

     Créé en 1953, à partir d'objets restés depuis 1870, d'acquisitions, de dons et de dépôts, il est plus un musée d'ambiance qu'un panorama historique ou artistique de la période.

     Les figures dominantes de l'Empire y sont évoquées dans une quinzaine de salles dominées par quelques œuvres majeures : « Napoléon à Solferino » par Meissonier, « L'Impératrice Eugénie entourée de ses dames d'honneur », « La duchesse de Morny » ou « Napoléon III » par Winterhalter, les intérieurs de la princesse Mathilde par Giraud, les études de Couture pour le baptême du Prince impérial, etc.

     Les salles Carpeaux sont particulièrement admirables : plâtre du groupe « Ugolin et ses enfants« , allégorie de la Tempérance, bustes et statues de la famille impériale dont le magnifique buste inachevé de Napoléon III, études et peintures de la « Fête impériale »… La visite se termine sur une œuvre célèbre de Meissonier symbolisant la chute de l'Empire, « Les Tuileries en ruines ».

    

L’impératrice et ses dames d’honneur               Napoléon à Solferino     

Napoléon III (1808 – 1873).

     La famille impériale en quelques lignes…

     Née à Grenade en 1826, Eugénie de Guzman Palafox y Portocarrero, dite Eugénie de Montijo, comtesse de Teba, grandit en Espagne.

     Dotée d’une beauté singulière et d’un tempérament énergique, elle rencontre en 1849 Louis-Napoléon Bonaparte, récemment élu président de la République.

     Il tombe sous son charme

     Elle lui expliqua que « le chemin qui conduisait à sa chambre passait d’abord par l’autel ».

     Peu après la proclamation de l’Empire, le 2 décembre 1852, Louis-Napoléon, devenu Napoléon III, annonce son intention de l’épouser.

.      Leur mariage est célébré à Notre-Dame de Paris le 30 janvier 1853. De cette union naît le 16 mars 1856, le Prince impérial, Napoléon Eugène Louis Jean Joseph Bonaparte, tendrement surnommé « Loulou » par ses parents, un enfant vif et espiègle qui fait leur joie.

     En 1870, l’Empire s’effondre lorsque Napoléon III capitule à Sedan face à la Prusse. La famille impériale doit se réfugier en Angleterre.

     Elle s’installe à Chislehurst, où l’Empereur s’éteint en 1873 des suites de la maladie de la pierre.

     Le Prince impérial, Louis Napoléon, recueille l’héritage politique de son père. Soucieux d’illustrer son nom par les armes, en remerciement de l’accueil donné par la reine Victoria, il se rend en Afrique du Sud pour participer à la guerre que mène l’armée britannique contre les Zoulous (peuple bantou d’Afrique australe). Le 1er juin 1879, à l’âge de 23 ans, il chute de cheval et faisant face aux Zoulous il succombe sous leurs sagaies.

     Sa tenue militaire dans laquelle le Prince est mort, percée de 17 trous de sagaies, tous devant, est exposée dans une salle.

     Profondément marquée par le deuil de son époux et de son fils, l’impératrice Eugénie leur survit pendant plus de quarante ans.

     Elle reste une femme curieuse, passionnée par les dernières innovations.

     Toujours établie en Angleterre, à Farnborough, elle s’en évade régulièrement pour de longs voyages sur son yacht, le « Thistle ».

     Elle aime aussi profiter de la quiétude de sa résidence dans le sud de la France, la villa Cyrnos (qui veut dire Corse en grec en souvenir de l’île où est né Napoléon 1er) est située à Roquebrune Cap Martin.

     Après la guerre de 1914, elle donne à Clémenceau une lettre qu’elle avait reçue jadis de Guillaume 1er et dont le contenu aida le Tigre à obtenir que l’Alsace-Loraine soit rendue à la France. Pourtant, lorsque Eugénie meurt le 11 juillet 1920, à l’âge de 94 ans, à Madrid, la République (française), dans une mesquinerie dont elle a souvent le mauvais génie, refusera de s’associer aux funérailles d’État que le roi d’Espagne Alphonse XIII conduit en personne.

     . La dernière souveraine ayant régné sur la France repose à l’abbaye de Farnborough, près de Londres, avec son mari et son fils.


     Après le déjeuner nous avons rejoint une autre guide pour visiter la ville de Compiègne


     Nous avons admiré le très bel Hôtel de Ville de Compiègne de style gothique.

     Il fut édifié sous Louis XII, et fut doté du beffroi le plus méridional de France. Au centre, la statue équestre de Louis XII.

     Compiègne a connu son heure de gloire au Moyen-Âge, à l’époque où les rois venaient souvent y chasser et séjourner. C’était aussi un point de passage pour eux lorsqu’ils se faisaient sacrer à Reims au début de leur règne ! Pour couper le long trajet du retour, on faisait étape à Compiègne.

     La ville a gardé un lien étroit avec la royauté pendant plusieurs siècles. Par exemple c’est à côté de Compiègne qu’une très jeune Marie-Antoinette a rejoint, le 14 mai 1770, le duc de Choiseul Premier Ministre de l’époque, avant d’aller épouser le Roi Louis XVI. Marie-Antoinette avait seulement 14 ans quand elle a entrepris ce long voyage en France.

     Compiègne a gardé d’autres traces de ses liens avec la royauté.

     C’est le cas de l’Abbaye Saint-Corneille où Hugues Capet a été nommé Roi en 987, fondant ainsi la dynastie des Capétiens.Cette abbaye impériale et royale très importante a été consacrée par un Pape, et a servi de lieu de réunion à plusieurs conciles.

     Elle a été fondée par l’Empereur Charles Le Chauve vers 860. Dès le Xe siècle, rénovée, la collégiale prend le nom de Saint Corneille, Pape martyrisé en 253, dont elle conserve les reliques.

     Plusieurs rois de France y sont sacrés : Louis II le Bègue (877), Eude (888), Louis V (979) et Hugues II (1017).

     Certains y eurent leur tombeau : Louis II le Bègue (879), Louis V (987) et Hugues II (1025), refait par saint Louis en 1267, enfin le dauphin Jean de Touraine, Duc de Berry (1417).

     De fait, tous les rois viennent séjourner à Compiègne, et comblent d’attentions la vénérable abbaye. Saint Louis, qui y vient très souvent y célèbre le mariage de son frère Robert d’Artois dans un déploiement de faste grandiose en 1238. Il offre à l’abbaye la statue de la « Vierge au pied d’argent ».

     L'ancienne abbaye Saint-Corneille abrite l'une des trois bibliothèques municipales depuis 1959

     Les bâtiments, qui incluent les vestiges classés de l'abbaye et des édifices modernes, ont été fermés pour travaux, agrandissement et restauration en 2005.

     La nouvelle bibliothèque a été inaugurée le 15 décembre 2007, et la dernière partie du cloître sera achevée en début 2011.

     Le cloître date du XIIIème siècle a été classé monument historique le 26 octobre 1964 en même temps que les restes du clocher.

    


     Nous avons aussi visité la belle église gothique Saint-Jacques de Compiègne et ses étonnantes boiseries qui recouvrent les piliers et les murs sur une grande hauteur.

     Elle a été construite en 1235, à l’époque où Compiègne s’agrandissait de plus en plus, et où l’Abbaye Saint-Corneille ne parvenait plus à faire face à l’afflux des fidèles.

     C’est le Roi Louis XI qui donne l'impulsion pour l'achèvement de l'église, en 1476 ou 1477.

     Ces travaux se superposent en partie à ceux pour l'édification du nouveau clocher, la tour Saint-Jacques à gauche de la façade occidentale, entre 1476 - 1477 et la fin du XVème siècle.

     Le clocher-tour placé hors œuvre affiche le style gothique flamboyant, et d'autres remaniements sont effectués à la même période : les murs gouttereaux de la nef (mur qui porte une gouttière extérieure) sont garnis de balustrades et dotés d'arcs-boutants, et la façade occidentale reçoit une vaste baie au-dessus du portail.

     Saint-Jacques était considérée comme « église royale » et Louis XV a beaucoup investi pour que Saint-Jacques soit une belle église.

         

     Curieusement Jeanne d’Arc n’est pas autant fêtée à Compiègne qu’à Blois ou Orléans.

     Le souvenir de sa capture par les Bourguignons le 23 mai 1430 n’a pas laissé beaucoup de traces ni dans la ville, ni dans la mémoire des Compiégnois.

     C’est à peine si notre guide nous en a parlé.

     Pourtant un tableau placé dans la salle du Conseil Municipal commémore ce triste évennement


Gérard LAURENCIN